Suite aux travaux de René Spitz sur l’hospitalisme et de John Bowlby sur l’attachement se sont développées les premières unités mère-bébé au début des années 1980 en France.
Les unités mère-bébé accueillent conjointement des nourrissons avec leurs mères dont les difficultés psychiques actuelles ou anciennes risquent de fragiliser l’établissement des premiers liens et de compromettre le développement psychique du bébé. Il s’agit d’un outil de soin et de prévention dont l’objectif est d’offrir un cadre sécurisant, un lieu intermédiaire et un entre-deux pour quemère et bébé puissent se rencontrer et que chacun puisse être reconnu dans son altérité. Ces situations suscitent chez les soignants des réactions émotionnelles, souvent à la mesure de l’intensité de la détresse du bébé ou de la violence des projections maternelles. Les clivages sont fréquents entre ceux qui redoutent l’effondrement de la mère en cas de séparation et ceux qui s’alarment pour la santé physique et psychique du bébé. Pour qu’un travail de pensée, de représentation et de symbolisation soit possible, il est important pour le soignant d’avoir conscience de ses propres émotions et réactions. Une des perspectives de l’unité mère-bébé est donc de permettre aux soignants de se situer en dehors du temps de l’urgence et à distance des projections de la mère ou du bébé pour les repérer et les analyser. Finalement, il s’agit d’offrir un lieu, un temps et un cadre contenant permettant d’accompagner l’ambivalence et les mouvements régressifs de la mère, tout en soutenant les interactions dans un environnement qui soit suffisamment bon pour le bébé (Sutter, 1996).
A bientôt.
Anne-Solène Gatzoff, Psychologue Tresses