Grand, mince, gros, petit, une hotte sur le dos, un traineau et des rênes, parfois des lutins. Bref, il change selon les époques et selon les marques qui se servent de cet figure en marketing.
Beaucoup de parents aiment l’idée que leurs enfants croient eux aussi en Noël et ses traditions. D’autres considèrent le Père Noël comme un mensonge (ceux là sont une minorité).
En effet, Noël est un moment de réunion familiale, de traditions, de rituels et de magie. C’est magique de croire en Noël! Quel plaisir de revenir un peu en enfance et de faire rejaillir nos coutumes familiales de Noël (le chocolat chaud et biscuit pour le Père Noël…). Les enfants aiment les histoires, les contes. Au moment de Noël ils le vivent entourés de leur famille qui en profitent pour faire passer des messages de générosité, d’amour, et d’espoir.
Un des leitmotiv de certains parents est de ne mentir sous aucun prétexte à leur enfant. Le mythe du Père Noël est pour eux un énorme mensonge à leur initiative. Ils considèrent abuser de la naïveté de leur enfant. Je suis d’accord, le Père Noël est un mensonge mais un gentil mensonge qui fait rêver. Il ne s’agit pas là d’un lourd secret de famille ou d’un non-dit destructeur. On se rend compte que ces parents ont mal vécu dans leur propre enfance, dans leur ressenti d’enfant face à cette histoire et à sa chute. Quand le Père Noël a été vécu comme une trahison il est tout à fait compréhensible de ne pas vouloir le reproduire.
Parlons maintenant de la chute de ce rite. Elle peut se faire en douceur par les parents qui répondent aux interrogations de leur enfant sans mentir :
- Quand l’enfant croise plusieurs Pères Noël dans la journée, on peut lui dire que le vrai Père Noël n’a pas vraiment le temps de se promener dans les magasins à quelques semaines du grand jour.
- Quand une publicité télévisuelle propose d’appeler le Père Noël sur un numéro payant… on peut lui dire que le Père Noël préfère qu’on lui écrive, que c’est le seul moyen pour qu’il prenne vraiment en compte son/ses souhait(s).
- Quand à l’école (et oui c’est souvent là que ça arrive en dehors du « contrôle parental ») un copain lui dit que le Père Noël n’existe pas, c’est évident ce sont les parents qui achètent les jouets, on peut lui répondre que certains ne veulent pas croire au Père Noël mais s’il le souhaite il peut y croire lui, il peut croire en la magie de Noël.
Tout dépend de la manière dont l’enfant apprend la vérité. L’enfant acceptera d’autant mieux cette désillusion qu’il aura acquis une autonomie affective rassurante. Accompagner l’enfant dans ce passage de l’illusion à la réalité est une nécessité. De même, il vaut mieux ne pas persévérer dans le mensonge face à un enfant qui commence à avoir des doutes, mais l’accompagner vers la vérité. Si l’enfant croit toujours dur comme fer au Père Noël passé l’âge de raison (entre 6 et 10 ans selon les enfants), l’amener à l’interroger sur son existence c’est le protéger d’une amère désillusion.
Anne-Solène Gatzoff, Psychologue Bordeaux
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