La famille est un ensemble de personnes ayant des liens de parenté de sang ou par alliance. Il s’agit d’un groupe humain qui, par sa nature de cellules privé et sociale, fait l’objet d’investigations plurielles en sciences humaines. Dans la petite enfance, la famille représente la matrice à l’intérieur de laquelle l’enfant se développe.
Le rapport entre les générations
Dans la famille, les rapports entre les générations sont élémentaires et nécessaires pour le développement de l’être humain. Les relations que les personnes entretiennent avec leurs semblables représentent un des éléments fondamental de l’existence humaine. Ces relations organisent largement la vie quotidienne, elles la nourrissent et lui donnent une bonne partie de son sens.
L’arrivée du petit-enfant provoque un certain remue-ménage, chacun dans la famille change de place. Les jeunes parents sont alors définitivement admis comme adultes. Une double évolution du lien filial s’amorce d’après Attias-Donfut (2001) avec d’un côté un déplacement des investissements sur le nouveau-né, devenu « l’enfant », et de l’autre l’accès à la parentalité des grands-enfants, devenus en cela les égaux de leurs propres parents. Les liens se retendent entre les parents et enfants-parents sans que se perdent pour autant l’indépendance des jeunes parents. Ces derniers recentrent leur réseau relationnel sur la famille.
Lorsque la coopération générationnelle est fréquente et intense, les grands-parents deviennent les nouveaux partenaires de l’éducation de l’enfant et permettent à la famille nucléaire de s’ouvrir pour favoriser le contact avec une nouvelle génération (Attias-Donfut & Ségalen, 2001). Les grands-parents donnent et n’attendent en retour que des gratifications affectives, la possibilité de partager avec les parents, et la fierté des succès scolaires, sportifs ou culturels. Le lien parents-enfant est fait d’obligations, de devoirs et de droits réciproques, tandis que le lien grands-parents/petits-enfants est libre de ces réseaux d’obligations.
Le schéma classique de répartition des rôles est d’une part, que les grands-parents soient les parents en seconds et d’autre part, qu’ils laissent toute l’organisation de la parentalité à leurs enfants-parents. Même si les grands-parents apportent leur « pierre à l’édifice », ils ne sont qu’une pièce du puzzle de l’éducation et de la responsabilité des enfants. « Les parents demandent aux grands-parents d’être toujours là quand on a besoin d’eux, mais aussi de ne pas être là quand on n’en a pas besoin » disait Françoise Dolto dont les conseils qui selon ses propres termes, étaient plus ceux d’une grand-mère que d’une psychanalyste (Dolto, 1994, cité par Attias-Donfut & Ségalen, 2001, p 131).
Anne-Solène Gatzoff, Psychologue Bordeaux
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